PJL relatif au renseignement/Rapport Moraes/fr : Différence entre versions

De La Quadrature du Net
Aller à la navigationAller à la recherche
(Importation d’une nouvelle version depuis une source externe.)
 
(31 révisions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
 
<languages/>
 
<languages/>
  
=A resolution to fight against electronic mass surveillance=
+
=Une résolution pour lutter contre la surveillance électronique de masse=
  
On 12 March 2014, the European Parliament adopted a [http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&reference=P7-TA-2014-0230&language=EN resolution] on the US NSA surveillance programme, on surveillance bodies in various Member States and their impact on EU citizens’ fundamental rights, as well as on transatlantic cooperation in Justice and Home Affairs. The resolution intended to encourage the European Commission, the Council of the European Union and Member States to implement a strategy for "democratic governance of the internet" and strengthen the protection of fundamental rights in Europe.
+
Le 12 mars 2014, le Parlement européen adoptait une [http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&reference=P7-TA-2014-0230&language=FR résolution] sur le programme de surveillance de la NSA, les organismes de surveillance dans divers États membres et les incidences sur les droits fondamentaux des citoyens européens et sur la coopération transatlantique en matière de justice et d'affaires intérieures. Cette résolution visait à inciter la Commission européenne, le Conseil de l'Union européenne et les États membres à mettre en place une stratégie "en faveur de la gouvernance démocratique de l'Internet et à renforcer la protection des droits fondamentaux en Europe.
  
A few months later, noting not only the inaction of the European institutions but above all the actions of some States that  are endangering fundamental rights within the EU, Claude Moraes (S&D, UK) proposed [http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+MOTION+B8-2015-1092+0+DOC+XML+V0//EN a new resolution of the European Parliament] to follow up on the European Parliament resolution of 12 March 2014 on electronic mass surveillance of EU citizens.
+
Quelques mois plus tard, constatant non seulement l'inaction des Institutions européennes mais surtout l'action de certains États mettant en danger les droits fondamentaux au sein de l'Union européenne, le Claude Moraes (S&D, UK) a proposé une nouvelle [http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-%2f%2fEP%2f%2fTEXT%2bMOTION%2bB8-2015-1092%2b0%2bDOC%2bXML%2bV0%2f%2fFR&language=FR#_part1_def1 résolution du Parlement européen] sur le suivi de la résolution du Parlement européen du 12 mars 2014 sur la surveillance électronique de masse des citoyens de l'Union européenne.  
This resolution was discussed October 28, 2015 in Parliament and will be voted in plenary on October 29, at noon.  
 
  
This resolution was discussed October 28, 2015 in Parliament and will be voted in plenary on October 29, at noon.
+
Cette résolution a été discutée le 28 octobre 2015 en séance plénière et sera votée le 29 octobre en plénière, à 12h.
  
=France legalizes electronic mass surveillance=
+
=La France a mis en place une surveillance électronique de masse=
  
Among the provisions voted in LIBE Committee, paragraph 3 directly targets some countries, including France and its surveillance laws that legalize mass surveillance:
+
Parmi les dispositions votées en commission LIBE, le paragraphe 3 est vise directement certains pays dont la France et sa loi sur le renseignement qui établit une surveillance de masse :
  
3. Is concerned at some of the recent laws in some Member States that extend surveillance capabilities of intelligence bodies, including, in France, the new intelligence law adopted by the National Assembly on 24 June 2015, several provisions of which, according to the Commission, raise important legal questions, in the UK, the adoption of the Data Retention and Investigatory Powers Act 2014 and the subsequent court decision that certain articles were unlawful and to be disapplied, and, in the Netherlands, the proposals for new legislation to update the Intelligence and Security Act of 2002; reiterates its call on all Member States to ensure that their current and future legislative frameworks and oversight mechanisms governing the activities of intelligence agencies are in line with the standards of the European Convention on Human Rights and all relevant Union legislation; asks the Commission to launch without delay an assessment of all provisions of the French intelligence law and to determine its compliance with European primary and secondary law;
+
:::''"3. s'inquiète de certaines lois qui, adoptées récemment dans certains États membres, étendent les capacités de surveillance des services de renseignements, notamment, en France, de la nouvelle loi adoptée par l'Assemblée nationale le 24 juin 2015, dont plusieurs dispositions soulèvent, selon la Commission, d'importants problèmes juridiques, au Royaume-Uni, de l'adoption du Data Retention and Investigatory Powers Act (loi sur la conservation des données et les pouvoirs d'enquête) de 2014 et de la décision de justice ultérieure selon laquelle certains articles étaient contraires à la loi et ont dû être écartés et, aux Pays-Bas, des propositions de nouvelle législation visant à actualiser la loi de 2002 sur le renseignement et la sécurité; réitère son appel à tous les États membres de veiller à ce que leurs cadres législatifs et mécanismes de surveillance régissant les activités des agences de renseignement actuels et futurs soient conformes aux normes de la convention européenne des droits de l'homme et à tous les actes législatifs pertinents de l'Union; demande à la Commission Européenne d'initier sans délai une évaluation de l'ensemble des dispositions de la loi française sur le renseignement et de déterminer sa conformité avec le droit primaire et secondaire européen;"''
  
*This paragraph thus refers to three countries, the United Kingdom, the Netherlands and France, whose legal framework is likely to set up mass surveillance.
+
*Ce paragraphe désigne ainsi trois pays, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la France, dont le cadre législatif est de nature à mettre en place une surveillance de masse.
 +
*Le Parlement interpelle les États pour leur demander de revoir leur législation et la mettre en conformité avec la convention européenne des droits de l'homme et au droit européen.
 +
*Le Parlement demande enfin à la Commission européenne d'évaluer les dispositions de la loi française et sa conformité avec le droit européen.
  
*The Parliament calls on States to review their legislation and bring it in line with the European Convention on Human Rights and with European law.
+
Un autre [http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=AMD&format=PDF&reference=B8-1092/2015&secondRef=001-009&language=FR amendement 3 ter] sera présenté en plénière le 29 octobre pour alerter sur les dangers de la proposition de loi française sur la surveillance internationale des communications électroniques. Cette proposition de loi adoptée le 1er octobre par l'Assemblée nationale et le 27 octobre par le Sénat, presque sans débat, instaure une surveillance de masse des communications des français et de millions de personnes à l'étranger, sans aucun contrôle réel.  
  
*Finally, the European Parliament asks the European Commission to assess the provisions of the surveillance law and its compliance with European law.
+
=Des socialistes français veulent blanchir la France=
  
An additional amendment 3ter will be presented in plenary on 29 October to highlight the dangers of the French bill on international surveillance of electronic communications. This bill, adopted on 1 October by the National Assembly and on 27 October by the Senate, almost without debate, introduces mass surveillance of the communications of millions of citizens in France and around the world, without any meaningful oversight.  
+
Or la délégation des socialistes français au Parlement européen, et notamment Sylvie Guillaume, vice présidente du Parlement européen, Pervenche Berès et Christine Revault d'Allonnes, cherchent à faire supprimer du rapport toute allusion à la loi française sur le renseignement.  
  
Certain French socialists want to exhonerate France
+
Ces députés européens ont ainsi obtenu du groupe S&D (groupe des socialistes et démocrates) de demander un vote séparé sur le paragraphe. Ce paragraphe sera ainsi divisé en quatre parties :
  
Now the French socialist delegation of the European Parliament, including Sylvie Guillaume, Vice President of the European Parliament, Pervenche Berès and Christine Revault d'Allones, seek to erase all references to the French surveillance bill from the report.
+
:::*''s'inquiète de certaines lois qui, adoptées récemment dans certains États membres, étendent les capacités de surveillance des services de renseignements''
 
 
These MEPs have convinced the S&D  (Socialist & Democrats) group to ask for a separate vote on the paragraph. The paragraph will therefore be divided into four items :
 
 
 
:::*''Is concerned at some of the recent laws in some Member States that extend surveillance capabilities of intelligence bodies''
 
  
 
:::*''including, in France, the new intelligence law adopted by the National Assembly on 24 June 2015, several provisions of which, according to the Commission, raise important legal questions, in the UK, the adoption of the Data Retention and Investigatory Powers Act 2014 and the subsequent court decision that certain articles were unlawful and to be disapplied, and, in the Netherlands, the proposals for new legislation to update the Intelligence and Security Act of 2002;''
 
:::*''including, in France, the new intelligence law adopted by the National Assembly on 24 June 2015, several provisions of which, according to the Commission, raise important legal questions, in the UK, the adoption of the Data Retention and Investigatory Powers Act 2014 and the subsequent court decision that certain articles were unlawful and to be disapplied, and, in the Netherlands, the proposals for new legislation to update the Intelligence and Security Act of 2002;''
  
:::*''reiterates its call on all Member States to ensure that their current and future legislative frameworks and oversight mechanisms governing the activities of intelligence agencies are in line with the standards of the European Convention on Human Rights and all relevant Union legislation;''
+
:::*''réitère son appel à tous les États membres de veiller à ce que leurs cadres législatifs et mécanismes de surveillance régissant les activités des agences de renseignement actuels et futurs soient conformes aux normes de la convention européenne des droits de l'homme et à tous les actes législatifs pertinents de l'Union;''
  
:::*''asks the Commission to launch without delay an assessment of all provisions of the French intelligence law and to determine its compliance with European primary and secondary law;''
+
:::*''demande à la Commission Européenne d'initier sans délai une évaluation de l'ensemble des dispositions de la loi française sur le renseignement et de déterminer sa conformité avec le droit primaire et secondaire européen;''
  
Les socialistes français espèrent ainsi obtenir plus facilement le retrait de l'allusion à la France. Ils espèrent aussi et surtout supprimer la dernière partie qui incite la Commission européenne à enquêter sur la législation française. La délégation socialiste française compte sur le PPE (groupe populaire européen - Démocrates-Chrétiens) pour appuyer le vote et obtenir une majorité.
+
French Socialists thus hope to obtain the withdrawal of the reference to France. They also hope to erase the last part prompting the European Commission to investigate French legislation. The French Socialist delegation is counting on the EPP (European People's party - Christian Democrats) to support the vote and get a majority.
  
A transparent vote
+
=Un vote transparent=
  
The European Parliament vote on the French socialists' amendments will be a roll call vote [not sure about the parliamentary procedure vocab]. Each vote will thus be recorded, and the list of MEPs who vote to hide the abuses of certain States, including France, will be published.
+
Le vote au Parlement européen sur ces amendements des socialistes français ne sera pas à main levée, mais par appel nominal. Tous les votes seront donc enregistrés et la liste députés qui auront voté pour dissimuler les dérives de certains États dont la France sera publiée.
  
With this kind of maneuver, one can only wonder what the French socialists have to hide!
+
En observant de telles manœuvres, on ne peut que se demander ce qu'ont à cacher les socialistes français !
  
See also
+
=Voir aussi=
  
See also the analysis by Philippe Aigrain.
+
Voir aussi [http://paigrain.debatpublic.net/?p=9371 l'analyse] de Philippe Aigrain.
  
Act
+
=Agir=
  
 
*Call the MEPs from the S&D and the PPE
 
*Call the MEPs from the S&D and the PPE
 
*Write to the MEPs from the S&D and the PPE
 
*Write to the MEPs from the S&D and the PPE
 
{{Loi_Renseignement/Bandeau}}
 
{{Loi_Renseignement/Bandeau}}

Version actuelle datée du 31 mars 2018 à 23:40

Autres langues :

Une résolution pour lutter contre la surveillance électronique de masse

Le 12 mars 2014, le Parlement européen adoptait une résolution sur le programme de surveillance de la NSA, les organismes de surveillance dans divers États membres et les incidences sur les droits fondamentaux des citoyens européens et sur la coopération transatlantique en matière de justice et d'affaires intérieures. Cette résolution visait à inciter la Commission européenne, le Conseil de l'Union européenne et les États membres à mettre en place une stratégie "en faveur de la gouvernance démocratique de l'Internet et à renforcer la protection des droits fondamentaux en Europe.

Quelques mois plus tard, constatant non seulement l'inaction des Institutions européennes mais surtout l'action de certains États mettant en danger les droits fondamentaux au sein de l'Union européenne, le Claude Moraes (S&D, UK) a proposé une nouvelle résolution du Parlement européen sur le suivi de la résolution du Parlement européen du 12 mars 2014 sur la surveillance électronique de masse des citoyens de l'Union européenne.

Cette résolution a été discutée le 28 octobre 2015 en séance plénière et sera votée le 29 octobre en plénière, à 12h.

La France a mis en place une surveillance électronique de masse

Parmi les dispositions votées en commission LIBE, le paragraphe 3 est vise directement certains pays dont la France et sa loi sur le renseignement qui établit une surveillance de masse :

"3. s'inquiète de certaines lois qui, adoptées récemment dans certains États membres, étendent les capacités de surveillance des services de renseignements, notamment, en France, de la nouvelle loi adoptée par l'Assemblée nationale le 24 juin 2015, dont plusieurs dispositions soulèvent, selon la Commission, d'importants problèmes juridiques, au Royaume-Uni, de l'adoption du Data Retention and Investigatory Powers Act (loi sur la conservation des données et les pouvoirs d'enquête) de 2014 et de la décision de justice ultérieure selon laquelle certains articles étaient contraires à la loi et ont dû être écartés et, aux Pays-Bas, des propositions de nouvelle législation visant à actualiser la loi de 2002 sur le renseignement et la sécurité; réitère son appel à tous les États membres de veiller à ce que leurs cadres législatifs et mécanismes de surveillance régissant les activités des agences de renseignement actuels et futurs soient conformes aux normes de la convention européenne des droits de l'homme et à tous les actes législatifs pertinents de l'Union; demande à la Commission Européenne d'initier sans délai une évaluation de l'ensemble des dispositions de la loi française sur le renseignement et de déterminer sa conformité avec le droit primaire et secondaire européen;"
  • Ce paragraphe désigne ainsi trois pays, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la France, dont le cadre législatif est de nature à mettre en place une surveillance de masse.
  • Le Parlement interpelle les États pour leur demander de revoir leur législation et la mettre en conformité avec la convention européenne des droits de l'homme et au droit européen.
  • Le Parlement demande enfin à la Commission européenne d'évaluer les dispositions de la loi française et sa conformité avec le droit européen.

Un autre amendement 3 ter sera présenté en plénière le 29 octobre pour alerter sur les dangers de la proposition de loi française sur la surveillance internationale des communications électroniques. Cette proposition de loi adoptée le 1er octobre par l'Assemblée nationale et le 27 octobre par le Sénat, presque sans débat, instaure une surveillance de masse des communications des français et de millions de personnes à l'étranger, sans aucun contrôle réel.

Des socialistes français veulent blanchir la France

Or la délégation des socialistes français au Parlement européen, et notamment Sylvie Guillaume, vice présidente du Parlement européen, Pervenche Berès et Christine Revault d'Allonnes, cherchent à faire supprimer du rapport toute allusion à la loi française sur le renseignement.

Ces députés européens ont ainsi obtenu du groupe S&D (groupe des socialistes et démocrates) de demander un vote séparé sur le paragraphe. Ce paragraphe sera ainsi divisé en quatre parties :

  • s'inquiète de certaines lois qui, adoptées récemment dans certains États membres, étendent les capacités de surveillance des services de renseignements
  • including, in France, the new intelligence law adopted by the National Assembly on 24 June 2015, several provisions of which, according to the Commission, raise important legal questions, in the UK, the adoption of the Data Retention and Investigatory Powers Act 2014 and the subsequent court decision that certain articles were unlawful and to be disapplied, and, in the Netherlands, the proposals for new legislation to update the Intelligence and Security Act of 2002;
  • réitère son appel à tous les États membres de veiller à ce que leurs cadres législatifs et mécanismes de surveillance régissant les activités des agences de renseignement actuels et futurs soient conformes aux normes de la convention européenne des droits de l'homme et à tous les actes législatifs pertinents de l'Union;
  • demande à la Commission Européenne d'initier sans délai une évaluation de l'ensemble des dispositions de la loi française sur le renseignement et de déterminer sa conformité avec le droit primaire et secondaire européen;

French Socialists thus hope to obtain the withdrawal of the reference to France. They also hope to erase the last part prompting the European Commission to investigate French legislation. The French Socialist delegation is counting on the EPP (European People's party - Christian Democrats) to support the vote and get a majority.

Un vote transparent

Le vote au Parlement européen sur ces amendements des socialistes français ne sera pas à main levée, mais par appel nominal. Tous les votes seront donc enregistrés et la liste députés qui auront voté pour dissimuler les dérives de certains États dont la France sera publiée.

En observant de telles manœuvres, on ne peut que se demander ce qu'ont à cacher les socialistes français !

Voir aussi

Voir aussi l'analyse de Philippe Aigrain.

Agir

  • Call the MEPs from the S&D and the PPE
  • Write to the MEPs from the S&D and the PPE