Surblocage : Différence entre versions

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=Mesures administratives=
 
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==Danemark - Le blocage de certains sites pédopornographique cause le blocage de 8.000 sites licites==
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==Danemark - Le blocage de certains sites pédopornographiques cause le blocage de 8.000 sites licites==
  
''Pendant plus de trois heures la semaine dernière, des milliers de sites Web - et non des moindres avec notamment Google ou Facebook - ont été bloqués pour les abonnés des fournisseurs d'accès à Internet Siminn et Tele Greenland.''
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''Pendant plus de trois heures la semaine dernière, des mwilliers de sites Web - et non des moindres avec notamment Google ou Facebook - ont été bloqués pour les abonnés des fournisseurs d'accès à Internet Siminn et Tele Greenland.''
  
 
''Un blocage au niveau DNS avec pour raison invoquée la présence de contenus pédopornographiques sur des pages. S'ils tentaient d'accéder sur ces pages, les abonnés avaient droit à un message d'explication de leur FAI et de la police danoise.''
 
''Un blocage au niveau DNS avec pour raison invoquée la présence de contenus pédopornographiques sur des pages. S'ils tentaient d'accéder sur ces pages, les abonnés avaient droit à un message d'explication de leur FAI et de la police danoise.''
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Source : [http://www.generation-nt.com/blocage-sites-erreur-police-danemark-fai-siminn-actualite-1551041.html Génération-NT, 05.03.2012]
 
Source : [http://www.generation-nt.com/blocage-sites-erreur-police-danemark-fai-siminn-actualite-1551041.html Génération-NT, 05.03.2012]
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==Australie - 250.000 bloqués pour un seul frauduleux==
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''L’Australian Securities & Investments Commission (ASIC) vient de décrocher la médaille d'argent du surblocage. Lors d’une audition devant le Sénat australien, le régulateur financier a admis avoir surbloqué accidentellement 250 000 sites alors qu’elle n’en ciblait qu’un. Un nouvel exemple des dangers de cette réponse technique aux problèmes juridiques.''
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''En mars 2013, l’ASIC affirmait avoir fait bloquer des sites de fraudeurs (scam), dans un communiqué laconique. Aucune URL donnée, pas plus de données chiffrées. Par quel miracle ? La section 313 du Telecommunications Act autorise les autorités à solliciter des FAI ce genre de mesure proactive (voir cet article de Delimiter). Il suffit que l’agence fédérale ou locale justifie d'une nécessité liée à « l’application du droit pénal et des lois imposant des sanctions pécuniaires ». Et hop !''
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''Alors que l'agence tentait d’empêcher l’accès à de scams, « nous n'étions pas informée que l’adresse IP était également partagée par d’autres sites ». Dans un autre dossier, et toujours pour les mêmes causes, ce régulateur a admis que 1 200 autres sites avaient déjà été surbloqués. La mesure avait provoqué notamment la colère des Verts australiens.''
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''Mais ce n’est pas tout. Les joyeux compteurs de l’ASIC s’affolent pour cet autre cas du mois de mars où elle admet que 250 000 sites cette fois ont été injustement impactés !''
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Source : [http://www.pcinpact.com/news/80342-en-australie-site-bloque-250-000-surbloques.htm PC INpact, 07.06.2013]

Version du 8 novembre 2013 à 19:18

Cette page regroupe des cas où le blocage de sites jugés ou considérés comme illicites a causé, par ricochet, le blocage de sites parfaitement légaux.



Mesures judiciaires

États-Unis - Le blocage de 10 sites pédopornographiques cause le blocage accidentel de 84.000 sites

10 noms de domaine ont été saisis dans le cadre de l’opération « Save our children ». Les autorités américaines s’en sont félicité sur le site officiel sans dévoiler cependant le gros bug généré par cette saisie. Comme le révèle TorrentFreak, de dizaines de milliers de sites innocents ont vu leur page d’accueil remplacé par cette image : avec ce message

« Advertisement, distribution, transportation, receipt, and possession of child pornography constitute federal crimes that carry penalties for first time offenders of up to 30 years in federal prison, a $250,000 fine, forfeiture and restitution».

En clair : la diffusion d’images de pédopornographie constitue un crime fédéral, sanctionné jusqu’à 30 ans de prison et 250 000 dollars d’amende. On imagine sans mal l’effet dévastateur en termes de réputation pour les titulaires tout comme pour les internautes qui seraient surpris à fréquenter de tels sites ainsi accusés.

L’explication ? l’un des dix domaines saisis, mooo.com est rattaché au fournisseur de DNS FreeDNS, et est utilisé par 84 000 sous-domaines (****.mooo.com). Du coup, ce sont autant de sites qui ont été faussement accusés de diffuser des contenus pédopornographiques.

L’action a, par ricochet, éclaboussé toute cette petite galaxie. Avec une simple requête sur un moteur, indiquent TF, on voit concrètement les effets générés par cette erreur affectant des sites personnels (avec des photos de famille, d’enfants…) ou des sites miroirs de Wikileaks, également sous domaine de mooo.com. D’où la colère de webmasters accusés sans détour, sans procès, sans injonction, de pédopornographie.

Source : PC INpact, 17.02.2011

Argentine - Un site bloqué pour avoir divulgé des documents militaires, un million d'autres sites affectés

Plusieurs FAI argentins ont reçu une injonction de la Commision Nationale des Communications visant à bloquer un site. Cette injonction obéit docilement à une décision de la justice d'une juridiction pénale. Suite à la divulgation de documents militaires et politiques frappée du sceau du secret. Le juge Sergio Torres a exigé le blocage du site en question, à savoir leakymails.blogspot.com (et son miroir www.leakymails.com). Une décision tombée il y a deux semaines indique La Nacion.

Problème : en voulant appliquer cette justice d'extincteur contre l'adresse 216.239.32.2, la justice argentine a mis le feu aux poudres. "L"adresse IP bloquée est liée à plus d'un million de blogues hébergés sur Blogger" constate Google sur son site dédié à l'Amérique Latine. "Malheureusement, souligne encore l'hébergeur, la technique de blocage des IP mis en œuvre affecte non seulement les [deux] sites clairement identifiés par la justice, mais encore des centaines de milliers de blogs qui n'ont rien à voir avec la mesure en question".

Source : PC INpact, 19.08.2011

Turquie - Blocage de tous les blogs hébergés pas Google afin de ne censurer qu'un seul d'entre eux

L'arrêt de la CEDH, Ahmet Yildrim c. Turquie, du 18 décembre 2012, concerne un étudiant (Yildirim) qui ne pouvait plus accéder à son site personnel hébergé par Google car la justice turque, via l'agence administrative des télécommunications, avait ordonné à titre préventif un blocage de tous les sites personnels hébergés par Google, afin de pouvoir empêcher l'accès à l'un d'entre eux qui était jugé offensant à l'égard d'Atatürk. En l'occurrence, l’État turc a été condamné par la CEDH pour ne pas avoir assuré la prévisibilité et la proportionnalité de la mesure de blocage incriminée.

voir l'arrêt.

Mesures administratives

Danemark - Le blocage de certains sites pédopornographiques cause le blocage de 8.000 sites licites

Pendant plus de trois heures la semaine dernière, des mwilliers de sites Web - et non des moindres avec notamment Google ou Facebook - ont été bloqués pour les abonnés des fournisseurs d'accès à Internet Siminn et Tele Greenland.

Un blocage au niveau DNS avec pour raison invoquée la présence de contenus pédopornographiques sur des pages. S'ils tentaient d'accéder sur ces pages, les abonnés avaient droit à un message d'explication de leur FAI et de la police danoise.

La vraie raison de ce blocage est en réalité une erreur humaine. Le National High Tech Crime Center de la police danoise maintient une liste noire de sites à bloquer. Un échange de place avec un collègue devant un ordinateur et un employé du centre policier a accidentellement mis une liste de 8 000 sites légitimes dans le mauvais dossier.

Avant de se rendre compte de la bourde, ce dossier a pu être copié par au moins deux FAI qui participent à un programme volontaire permettant d'automatiser les mesures de blocage pour du contenu pédopornographique.

Source : Génération-NT, 05.03.2012

Australie - 250.000 bloqués pour un seul frauduleux

L’Australian Securities & Investments Commission (ASIC) vient de décrocher la médaille d'argent du surblocage. Lors d’une audition devant le Sénat australien, le régulateur financier a admis avoir surbloqué accidentellement 250 000 sites alors qu’elle n’en ciblait qu’un. Un nouvel exemple des dangers de cette réponse technique aux problèmes juridiques.

En mars 2013, l’ASIC affirmait avoir fait bloquer des sites de fraudeurs (scam), dans un communiqué laconique. Aucune URL donnée, pas plus de données chiffrées. Par quel miracle ? La section 313 du Telecommunications Act autorise les autorités à solliciter des FAI ce genre de mesure proactive (voir cet article de Delimiter). Il suffit que l’agence fédérale ou locale justifie d'une nécessité liée à « l’application du droit pénal et des lois imposant des sanctions pécuniaires ». Et hop !

Alors que l'agence tentait d’empêcher l’accès à de scams, « nous n'étions pas informée que l’adresse IP était également partagée par d’autres sites ». Dans un autre dossier, et toujours pour les mêmes causes, ce régulateur a admis que 1 200 autres sites avaient déjà été surbloqués. La mesure avait provoqué notamment la colère des Verts australiens.

Mais ce n’est pas tout. Les joyeux compteurs de l’ASIC s’affolent pour cet autre cas du mois de mars où elle admet que 250 000 sites cette fois ont été injustement impactés !

Source : PC INpact, 07.06.2013