Sur la télévision

De La Quadrature du Net
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Référence[modifier]

Pierre Bourdieu, 1996, Sur la télévision, Raison d'Agir Web ou PDF

Catégorisation[modifier]

Mots clés[modifier]

  • Télévision
  • Champ journalistique
  • Élites médiatiques

Résumé[modifier]

L'ouvrage est composé de deux parties : 1. Le plateau et ses coulisses 2. La structure invisible et ses effets

Dans ce petit livre qui retranscrit un cours au collège de France, Pierre Bourdieu aborde plusieurs aspects de la critique des médias :

Les dangers de la télévision dominée par le commercial[modifier]

  • Dans un environnement médiatique libéralisé, pas ou peu de censure directe mais des chaînes complexe de médiation qui, considérées ensemble, exercent un contrôle fort sur l'information produite et diffusée.
  • Un marché médiatique dominé par la publicité, et donc la course à l'audience, ce qui favorise la production de programmes capables de susciter des émotions primales.
  • Le marché et la concurrence des médias homogénéise au lieu d'apporter l'innovation, la singularité.
  • La télévision crée un effet de réel. Elle présente un fait, avec des images et des sons, et cette bribe de réalité et les émotions qu'elle suscite chez le spectateur ont l'effet du réel de l'objectif. La partialité de cette capture du réel disparaît dans la production de cet effet du réel.
  • La télévision n'est pas favorable à l'expression de la pensée, car elle privilégie des « lieux communs » sur lesquels on peu tout de suite s'accorder pour entrer en conversation, ou susciter l'approbation qui vaut attention. Alors qu'une pensée subversive, en démontant les idées reçues, suscite d'abord une réprobation, dérange, et demande un effort pour être comprise. Et Bourdieu cite Platon : « dans l'urgence, on ne peut pas penser ». Renvoie à la critique d'Internet par ceux qui estiment que le monde numérique est un monde de multiples flux qui ne permettent pas la concentration. Cela peut être vrai selon les usages, mais ce n'est certainement pas une nouveauté si l'on considère la télévision (p. 30).
  • La prégnance de la loi du marché conduit automatiquement à la dépolitisation. La télévision dépolitise, elle représente un danger pour la démocratie.
  • Toutes les sciences, qui s'inscrivent sur le temps long et supposent une démarche critique, se font aspirer par les formats télévisuels, le fast-thinking.
  • Les experts et vedettes journalistiques sans cesse invités à la télévision constitue une élite, qui donne une interprétation du monde souvent homogène, préservant l'ordre social. Ce sont les [nouveaux chiens de garde].
  • Mise en scène du débat démocratique, vu comme un match entre des protagonistes sensés être différents (p. 38).

La « structure » conditionnant le travail journalistique[modifier]

  • Le milieu journalistique est valorisé comme autonome, indépendant, mais subit des effets de structure qui le vassalise p. 42.
  • Le champs journalistique est un rapport complexe de forces et d'influences (p. 46). «  Un champs est un espace social structuré, un champs de forces - il y a de s dominants et des dominés, il y a des rapports constants, permanents, d'inégalité qui s'exercent à l'intérieur de cet espace - qui est aussi un champ de luttes pour transformer ou conserver ce champ de forces. Chacun, à l'intérieur de cet univers, engage dans sa concurrence avec les autres la force (relative) qu'il détient et qui définit sa position dans le champ et, en conséquence, ses stratégies».
  • La télévision aurait pu être un instrument de révolution symbolique, au lie de quoi, « dans sa course à l'audience, elle est parfaitement adaptée aux structures mentales du public ».
  • La télévision à un monopole dans la circulation à grande échelle de l'information. Il aurait été intéressant que Bourdieu analyse le changement de paradigme qui découle d'Internet.
  • La démarche de Bourdieu : révéler les mécanismes de structures aux agents (ici les journalistes), pour qu'ils comprennent mieux le champ social dans lequel ils évoluent et puissent agir plus librement.

Divers[modifier]