La Démocratie Internet : Différence entre versions

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Dominique Cardon, 1010, ''La Démocratie Internet: Promesses et limites'', Seuil.
 
Dominique Cardon, 1010, ''La Démocratie Internet: Promesses et limites'', Seuil.
[[http://www.seuil.com/fiche-ouvrage.php?EAN=9782021026917 Présentation de l'éditeur]]
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[[http://www.seuil.com/fiche-ouvrage.php?EAN=9782021026917 Web]]
  
 
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* Thèmes: [[Démocratie]], [[Médias]], [[Sociabilité]], [[Sociologie des organisations]]
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* Espace public
 
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* Facebook
 
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'''L'information publique et la conversation dans le même espace social :''' La massification de l'usage Internet a grossit les rangs de ceux qui s'en servent comme un outil interpersonnel, tout en cherchant à s'exposer publiquement auprès de son réseau social. De là, un développement important de l'usage d'Internet comme un outil de conversation, sur des services comme Facebook, MySpace, et autres réseaux sociaux en ligne. Internet devient ainsi qui est celui ou s'exprime la sociabilité des individus en ligne, qui discutent, s'organisent, partagent des informations, des vidéos et autres contenus trouvés sur le Net. Le web obscur est la sphère ou se construit de manière la plus poussée l'"identité numérique" ("projet réflexif de fabrication de soi", p. 60), dont la mise en scène est sublimée par l'usage des technologies. Pour Cardon, "le web social a permis de démocratiser l'autoconstruction narrative en l'inscrivant dans les pratiques de la vie ordinaire. Il permet d'abord aux internautes les moins dotés en capital culturel de se mettre en scène sous des formes beaucoup plus brèves, légères et faciles que la rédaction d'un blog" (p. 59). Le web en clair-obscur, espace de sociabilité et de conversation, est aussi organisé autour de communautés bien plus hétérogènes que celles qui se nouent dans l'espace physique, selon les centres d'intérêts des utilisateurs (cf. Flickr, Twitter, etc).  
 
'''L'information publique et la conversation dans le même espace social :''' La massification de l'usage Internet a grossit les rangs de ceux qui s'en servent comme un outil interpersonnel, tout en cherchant à s'exposer publiquement auprès de son réseau social. De là, un développement important de l'usage d'Internet comme un outil de conversation, sur des services comme Facebook, MySpace, et autres réseaux sociaux en ligne. Internet devient ainsi qui est celui ou s'exprime la sociabilité des individus en ligne, qui discutent, s'organisent, partagent des informations, des vidéos et autres contenus trouvés sur le Net. Le web obscur est la sphère ou se construit de manière la plus poussée l'"identité numérique" ("projet réflexif de fabrication de soi", p. 60), dont la mise en scène est sublimée par l'usage des technologies. Pour Cardon, "le web social a permis de démocratiser l'autoconstruction narrative en l'inscrivant dans les pratiques de la vie ordinaire. Il permet d'abord aux internautes les moins dotés en capital culturel de se mettre en scène sous des formes beaucoup plus brèves, légères et faciles que la rédaction d'un blog" (p. 59). Le web en clair-obscur, espace de sociabilité et de conversation, est aussi organisé autour de communautés bien plus hétérogènes que celles qui se nouent dans l'espace physique, selon les centres d'intérêts des utilisateurs (cf. Flickr, Twitter, etc).  
  
Le web en clair-obscur est donc aussi un espace démocratique. L'auteur décrit même un foisonnement démocratique, en décrivant Internet comme "un tissu effiloché de microespaces de débats" qui n'ont "cesse de se nouer, de se défaire et de se déplacer" ailleurs sur le web (p. 70). Cela permet la mise en débat de sujets délaissés par les médias traditionnel. De nouveaux modes d'expression apparaissent également avec la culture du remix et du "détournement créatif, ironiques ou contestataires". Cela permet des mobilisations de masses de manière extrêmement réactive, autour d'une cause, d'un projet, d'un leader d'opinion (exemples: élections de 2004 en Espagne, mouvement altermondialiste, bloggeuse de mode thailandaise fer de lance du mouvement des chemises rouges en 2006). Le public devient non plus une masse informe, mais une agrégation de publics (p. 72), capables d'interagir avec les professionnels de l'information. Ces derniers doivent d'ailleurs adapter leur travail à ce nouvel espace public, ou l'exigence d'authenticité du travail journalistique est accrue. Une "recherche de sincérité et de transparence" ouverte à l'expertise citoyenne (pp. 73-76) (WikiLeaks, etc).
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Le web en clair-obscur est donc un espace démocratique. L'auteur décrit en effet un foisonnement démocratique, l'Internet étant dépeint comme "un tissu effiloché de microespaces de débats" qui n'ont "cesse de se nouer, de se défaire et de se déplacer" (p. 70). Cela permet la mise en débat de sujets délaissés par les médias traditionnels. De nouveaux modes d'expression apparaissent également avec la culture du remix et du "détournement créatif, ironiques ou contestataires". Des mobilisations de masses de manière extrêmement réactive sont rendues possibles, autour d'une cause, d'un projet, d'un leader d'opinion (exemples: élections de 2004 en Espagne, mouvement altermondialiste, bloggeuse de mode thailandaise fer de lance du mouvement des chemises rouges en 2006, ou la réplique des Anonymous contre les ennemis de WikiLeaks). Le fonctionnement des communautés sur Internet fait que le public n'est plus une masse informe comme sous l'empire des mass medias, mais devient une agrégation de publics pluriels (p. 72), capables d'interagir avec les professionnels de l'information. Ces derniers doivent d'ailleurs adapter leurs méthodes à ce nouvel espace public, ou l'exigence d'authenticité du travail journalistique est accrue du fait de la valorisation de la "sincérité et de transparence" ouverte à l'expertise citoyenne (pp. 73-76).
  
 
'''Internet comme moyen d'action politique :''' Cardon décrit Internet comme un laboratoire à l’échelle planétaire d’expériences démocratiques : auto-organisation des citoyens, délibération élargie à de nouveaux publics, mise en place de collectifs transnationaux, socialisation du savoir, etc. Il propose le concept intéressant de "démocratie coopérative", différent de l'idée de "démocratie participative" et encore plus de celle de "démocratie représentative". La démocratie coopérative est fondée sur des procédures spécifiques à Internet, que l'on retrouvent sur Wikipédia, les licences libres (Creative Commons), où les organismes de la gouvernance d'Internet comme l'IETF. Elles sont basées sur le "présupposé d'égalité" (p. 78), qui fait que les participants sont jugés non pas en fonction de leur diplôme ou de leur statut social mais bien davantage en fonction de leur productions et autres contributions à la communauté. Ces procédures savent cependant également profiter des l'apport d'individus faiblement engagés, ce que Shirky a pu désigner comme la force des coopérations faibles (petit nombre de contributeurs très actifs, grand nombre de contributeurs peu actifs). "Cette fabrication par le bas" des collectifs rend difficile et peu efficace la mise en place de dispositifs de consultation en ligne inspirés des logiques de démocratie participative" (p. 83). "La demande de participation de conçoit plus souvent comme une expérimentation qui s'organise autour d'un dispositif permettant d'agir et de coopérer. Beaucoup plus souple et autonome, cette forme de participation ne cherche pas à entrer dans les débats chapeautés par les institutions, mais à organiser des zones d"expertise ou de  discussion à côté des institutions, voire contre elles" (cf.le mouvement d'ouverture des données publiques) (p. 84).
 
'''Internet comme moyen d'action politique :''' Cardon décrit Internet comme un laboratoire à l’échelle planétaire d’expériences démocratiques : auto-organisation des citoyens, délibération élargie à de nouveaux publics, mise en place de collectifs transnationaux, socialisation du savoir, etc. Il propose le concept intéressant de "démocratie coopérative", différent de l'idée de "démocratie participative" et encore plus de celle de "démocratie représentative". La démocratie coopérative est fondée sur des procédures spécifiques à Internet, que l'on retrouvent sur Wikipédia, les licences libres (Creative Commons), où les organismes de la gouvernance d'Internet comme l'IETF. Elles sont basées sur le "présupposé d'égalité" (p. 78), qui fait que les participants sont jugés non pas en fonction de leur diplôme ou de leur statut social mais bien davantage en fonction de leur productions et autres contributions à la communauté. Ces procédures savent cependant également profiter des l'apport d'individus faiblement engagés, ce que Shirky a pu désigner comme la force des coopérations faibles (petit nombre de contributeurs très actifs, grand nombre de contributeurs peu actifs). "Cette fabrication par le bas" des collectifs rend difficile et peu efficace la mise en place de dispositifs de consultation en ligne inspirés des logiques de démocratie participative" (p. 83). "La demande de participation de conçoit plus souvent comme une expérimentation qui s'organise autour d'un dispositif permettant d'agir et de coopérer. Beaucoup plus souple et autonome, cette forme de participation ne cherche pas à entrer dans les débats chapeautés par les institutions, mais à organiser des zones d"expertise ou de  discussion à côté des institutions, voire contre elles" (cf.le mouvement d'ouverture des données publiques) (p. 84).

Version du 26 décembre 2010 à 00:40

Référence

Dominique Cardon, 1010, La Démocratie Internet: Promesses et limites, Seuil. [Web]

Catégorisation

Mots clés

  • Démocratie coopérative
  • Blogs
  • Coopération
  • Espace public
  • Facebook
  • Histoire d'Internet
  • Logiciels libres
  • Réseaux sociaux
  • Wikipedia

Résumé

Histoire politique d'Internet : Dominique Cardon (http://www.laviedesidees.fr/_Cardon-Dominique_.html?lang=fr présentation de l'auteur) montre que, "plus qu’un média de communication et d’information, Internet est une forme politique à part entière". Une forme politique d'abord due à l'histoire d'Internet, technologie que l'auteur estime née de la contre-culture américaine. Il passe donc en revue les utopies fondatrices d'Internet, fondées sur le partage de la connaissance, les communautés virtuelles, l'anonymat.

Au regard de cette histoire, l'auteur a le mérite de montrer la manière donc Internet doit aujourd'hyu aujourd’hui négocier le virage de la massification sans compromettre les idéaux fondateurs, fondées notamment sur la créativité et le partage.

Un nouvel espace public : Dans le second chapitre, le livre décrit l'élargissement de la sphère publique à de nouveaux participants. Il constate d'abord que, "avec Internet, certaines choses visibles ne sont pas pour autant publiques". Les deux notions sont découplées. "c'est en augmentant la visibilité au sein des sociétés qu'une démocratisation de la parole et de la critique a été possible", conséquence de la disparition de gate-keepers sur Internet (p. 36).

Le filtrage de l'information se fait désormais a posterirori et non a priori comme dans les médias traditionnels, du fait des logiques de tri et de hiérarchisation décentralisé qui ont cours sur Internet. La subjectivité fait également sont entrée massive dans l'espace public, avec l'apparition de blogs, d'espaces de commentaires, ouverts à un dialogue succinct entre internautes. Cardon dresse ensuite une typologie de l'espace public: de l'espace public habermassien du XIXè siècle, dominé par un nombre restreint de professionnels et de personnalités publiques. Les médias de masse à l'ère industrielle ont aussi fait la place aux "quidams", sous une forme souvent caricaturale, ou dénaturées par le prisme du voyeurisme marchand de la télé-réalité. Avec Internet, on observe non seulement des espaces de débats publics ouverts à tous, et toute une sphère d'échanges visibles mais de nature privée, ou conversationnels, qui ne se destinent pas à une audience large et ne sont pas pensés comme une participation clairement assumée au débat public.

L'information publique et la conversation dans le même espace social : La massification de l'usage Internet a grossit les rangs de ceux qui s'en servent comme un outil interpersonnel, tout en cherchant à s'exposer publiquement auprès de son réseau social. De là, un développement important de l'usage d'Internet comme un outil de conversation, sur des services comme Facebook, MySpace, et autres réseaux sociaux en ligne. Internet devient ainsi qui est celui ou s'exprime la sociabilité des individus en ligne, qui discutent, s'organisent, partagent des informations, des vidéos et autres contenus trouvés sur le Net. Le web obscur est la sphère ou se construit de manière la plus poussée l'"identité numérique" ("projet réflexif de fabrication de soi", p. 60), dont la mise en scène est sublimée par l'usage des technologies. Pour Cardon, "le web social a permis de démocratiser l'autoconstruction narrative en l'inscrivant dans les pratiques de la vie ordinaire. Il permet d'abord aux internautes les moins dotés en capital culturel de se mettre en scène sous des formes beaucoup plus brèves, légères et faciles que la rédaction d'un blog" (p. 59). Le web en clair-obscur, espace de sociabilité et de conversation, est aussi organisé autour de communautés bien plus hétérogènes que celles qui se nouent dans l'espace physique, selon les centres d'intérêts des utilisateurs (cf. Flickr, Twitter, etc).

Le web en clair-obscur est donc un espace démocratique. L'auteur décrit en effet un foisonnement démocratique, l'Internet étant dépeint comme "un tissu effiloché de microespaces de débats" qui n'ont "cesse de se nouer, de se défaire et de se déplacer" (p. 70). Cela permet la mise en débat de sujets délaissés par les médias traditionnels. De nouveaux modes d'expression apparaissent également avec la culture du remix et du "détournement créatif, ironiques ou contestataires". Des mobilisations de masses de manière extrêmement réactive sont rendues possibles, autour d'une cause, d'un projet, d'un leader d'opinion (exemples: élections de 2004 en Espagne, mouvement altermondialiste, bloggeuse de mode thailandaise fer de lance du mouvement des chemises rouges en 2006, ou la réplique des Anonymous contre les ennemis de WikiLeaks). Le fonctionnement des communautés sur Internet fait que le public n'est plus une masse informe comme sous l'empire des mass medias, mais devient une agrégation de publics pluriels (p. 72), capables d'interagir avec les professionnels de l'information. Ces derniers doivent d'ailleurs adapter leurs méthodes à ce nouvel espace public, ou l'exigence d'authenticité du travail journalistique est accrue du fait de la valorisation de la "sincérité et de transparence" ouverte à l'expertise citoyenne (pp. 73-76).

Internet comme moyen d'action politique : Cardon décrit Internet comme un laboratoire à l’échelle planétaire d’expériences démocratiques : auto-organisation des citoyens, délibération élargie à de nouveaux publics, mise en place de collectifs transnationaux, socialisation du savoir, etc. Il propose le concept intéressant de "démocratie coopérative", différent de l'idée de "démocratie participative" et encore plus de celle de "démocratie représentative". La démocratie coopérative est fondée sur des procédures spécifiques à Internet, que l'on retrouvent sur Wikipédia, les licences libres (Creative Commons), où les organismes de la gouvernance d'Internet comme l'IETF. Elles sont basées sur le "présupposé d'égalité" (p. 78), qui fait que les participants sont jugés non pas en fonction de leur diplôme ou de leur statut social mais bien davantage en fonction de leur productions et autres contributions à la communauté. Ces procédures savent cependant également profiter des l'apport d'individus faiblement engagés, ce que Shirky a pu désigner comme la force des coopérations faibles (petit nombre de contributeurs très actifs, grand nombre de contributeurs peu actifs). "Cette fabrication par le bas" des collectifs rend difficile et peu efficace la mise en place de dispositifs de consultation en ligne inspirés des logiques de démocratie participative" (p. 83). "La demande de participation de conçoit plus souvent comme une expérimentation qui s'organise autour d'un dispositif permettant d'agir et de coopérer. Beaucoup plus souple et autonome, cette forme de participation ne cherche pas à entrer dans les débats chapeautés par les institutions, mais à organiser des zones d"expertise ou de discussion à côté des institutions, voire contre elles" (cf.le mouvement d'ouverture des données publiques) (p. 84).

Ces procédures démocratiques "un nouveau genre migrent de la sphère Internet stricto sensus pour faire valoir leur efficacité dans des mouvement politiques à part entière, du GIEC au mouvement altermondialiste, en passant par la proposition de Daniel Cohn-Bendit de refonder l'écologie comme coopérative inspirée par le logiciel libre vantée par Cohn-Bendit. Pour Cardon, de telles organisations ont adopté "les formes souples de gouvernance procédurale" issues de l'Internet (p. 88). La reféodalisation de l'espace public dans la seconde moitié du XIXè siècle analysé par Habermas pourrait également s'observer si le filtrage des informations reproduit les logiques marchandes de l'ère industrielle des médias, reléguant au second plan ce qui fait la diversité et donc la richesse démocratique d'Internet. Car c'est elle qui permet l'"émancipation des publics" (au pluriel, donc). "La coupure entre le monde public et le monde privé apparaît moins évidente. Le web ouvre un scène sur laquelle la société se donne en représentation (...). La société démocratique sort de l'orbite de la politique représentative" (p. 99). Internet est donc l'"instrument de lutte contre l'infantilisation des citoyens dans un régime qui est censé leur confier le pouvoir. En ce sens, le web incarne "l'avenir de la démocratie" (il faudrait davantage dire Internet ici) (p.100).

Divers

Recension par Marin Dacos sur Homo Numericus.

Sommaire:

 Introduction : Internet, une révolution démocratique
 Chapitre I : L'esprit Internet
   L'intelligence à la périphérie
   La liberté du logiciel
   La transformation sociale et personnelle
   Vers la massification
   Le tournait  réaliste d'Internet
   Libertaire/libéral
 Chapitre II : L'élargissement de l'espace public
   Du profane à l'amateur
   Publier d'abord filtrer ensuite
   La libération des subjectivités 
   Quatre formes de prise de parole
   La construction de l'espace public
   Le web participatif
   Le web en "clair-obscur"
 Chapitre III : Le web en clair-obscur
   Le web 2.0 : exposition de soi et conversation
   Du blog intimiste à Facebook
   Se montrer pour faire lien
   La communication privée en public
   La fin de la vie privée ?
   Une logique opportuniste ?
   Le "public par le bas"
   Informer "authentiquement"
 Chapitre IV : La forme politique
   La présupposition d'égalité 
   La force des coopérations faibles
   De la démocratie participative à la démocratie coopérative
   Les vertus de l'auto-organisation
   Agrégats et consensus
   La vie politique sur Internet
   La politique des algorithmes
 Conclusion : Les public émancipés