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(Catherine Lemorton - Citation de Me Eolas (00;06;37) + Sources)
(Jean-Pierre Brard - Interopérabilité / Centres de rétention (00;15;04))
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===Catherine Lemorton - Citation de Me Eolas (00;06;37)===
 
===Catherine Lemorton - Citation de Me Eolas (00;06;37)===
 
* Mme Catherine Lemorton ''(défense de l’amendement n° 174)''.<br/>"Permettez-moi de citer les explications que donne Eolas, sur le site Journal d’un avocat, à propos de l’avis du Conseil constitutionnel : « La loi HADOPI met en cause la responsabilité de l'abonné par la simple constatation du piratage, qui suffit à mettre en branle la machine à débrancher, sauf à ce que l'abonné démontre que le piratage est dû à la fraude d'un tiers (je laisse de côté la force majeure, qui exonère de toute responsabilité sans qu'il soit besoin de le prévoir dans la loi, et l'installation du logiciel mouchard, qui au contraire interdit de facto à l'abonné d'invoquer la fraude d'un tiers). Preuve impossible à rapporter. Ce renversement de la charge de la preuve aboutit à faire de l'abonné mis en cause un coupable jusqu'à ce qu'il prouve son innocence. C'est prévu par le code pénal nord coréen, mais pas par le nôtre. Le législateur a imaginé ce mécanisme anticonstitutionnellement. » Les événements des dernières semaines ne donnent-ils pas raison à l’auteur de ces lignes ?<br/>M. le rapporteur bâille. On comprend qu’il soit fatigué. Pour lui éviter la peine d’une nouvelle sanction du Conseil constitutionnel, je lui suggère d’émettre un avis favorable à l’amendement n° 174, qui propose d’abroger l’article L. 336-3 du code de la propriété intellectuelle."
 
* Mme Catherine Lemorton ''(défense de l’amendement n° 174)''.<br/>"Permettez-moi de citer les explications que donne Eolas, sur le site Journal d’un avocat, à propos de l’avis du Conseil constitutionnel : « La loi HADOPI met en cause la responsabilité de l'abonné par la simple constatation du piratage, qui suffit à mettre en branle la machine à débrancher, sauf à ce que l'abonné démontre que le piratage est dû à la fraude d'un tiers (je laisse de côté la force majeure, qui exonère de toute responsabilité sans qu'il soit besoin de le prévoir dans la loi, et l'installation du logiciel mouchard, qui au contraire interdit de facto à l'abonné d'invoquer la fraude d'un tiers). Preuve impossible à rapporter. Ce renversement de la charge de la preuve aboutit à faire de l'abonné mis en cause un coupable jusqu'à ce qu'il prouve son innocence. C'est prévu par le code pénal nord coréen, mais pas par le nôtre. Le législateur a imaginé ce mécanisme anticonstitutionnellement. » Les événements des dernières semaines ne donnent-ils pas raison à l’auteur de ces lignes ?<br/>M. le rapporteur bâille. On comprend qu’il soit fatigué. Pour lui éviter la peine d’une nouvelle sanction du Conseil constitutionnel, je lui suggère d’émettre un avis favorable à l’amendement n° 174, qui propose d’abroger l’article L. 336-3 du code de la propriété intellectuelle."
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==Interopérabilité==
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===Jean-Pierre Brard - Interopérabilité / Centres de rétention (00;15;04)===
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* M. Jean-Pierre Brard ''(défense de l'amendement n° 838)''.<br/>"Je les défendrai l’un après l’autre, monsieur le président. Procédons avec méthode ! En bon marxiste, j’examine les choses l’une après l’autre. Mais ce serait trop long à vous expliquer aujourd’hui. Restons-en à l’amendement n° 838.<br/>Il prévoit une exonération de responsabilité pour une personne qui n’aurait pas, suite à l’obligation qui lui en serait faite par la HADOPI, installé un logiciel de sécurisation en raison de leur inadaptation à son système d’exploitation. Je regrette que Lionel Tardy n’ait pas été mieux entendu, malgré la pertinence de son propos tout à l’heure. Mais je n’en dis pas plus, car je sens que je vais lui nuire.<br/>Nous retrouvons ici la question que j’ai posée à plusieurs reprises : pouvez-vous nous assurer que les logiciels de sécurisation seront interopérables ou qu’ils seront en nombre suffisant pour répondre à toutes les configurations ? '''C’est toujours le même problème d’inégalité des citoyens devant la loi et de l’insécurité juridique qui en découle, en raison du risque de sanctions qui, comme une épée de Damoclès, serait au-dessus de la tête de tous les internautes qui auraient l’outrecuidance d’utiliser des systèmes d’exploitation différents de celui développé par l’ogre Microsoft.'''<br/>Quant aux centres de rétention, monsieur le ministre, malgré mes répétitions vous n’avez pas bien saisi ce que j’ai dit, tandis que Mme Alliot-Marie, elle, connaît le sujet par cœur. Ce sont des centres où l’on met des honnêtes gens qui n’ont pas fait de mal, ce sont des honnêtes travailleurs dont le seul défaut est de ne pas avoir les bons papiers. D’une certaine manière, vous allez cantonner des internautes dans deux camps différents. Il y aura les privilégiés et les autres, mais on ne connaît pas le critère qui fait la différence."
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==Sources==
 
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Version du 19 août 2009 à 14:03

Présomption de culpabilité

Catherine Lemorton - Citation de Me Eolas (00;06;37)

  • Mme Catherine Lemorton (défense de l’amendement n° 174).
    "Permettez-moi de citer les explications que donne Eolas, sur le site Journal d’un avocat, à propos de l’avis du Conseil constitutionnel : « La loi HADOPI met en cause la responsabilité de l'abonné par la simple constatation du piratage, qui suffit à mettre en branle la machine à débrancher, sauf à ce que l'abonné démontre que le piratage est dû à la fraude d'un tiers (je laisse de côté la force majeure, qui exonère de toute responsabilité sans qu'il soit besoin de le prévoir dans la loi, et l'installation du logiciel mouchard, qui au contraire interdit de facto à l'abonné d'invoquer la fraude d'un tiers). Preuve impossible à rapporter. Ce renversement de la charge de la preuve aboutit à faire de l'abonné mis en cause un coupable jusqu'à ce qu'il prouve son innocence. C'est prévu par le code pénal nord coréen, mais pas par le nôtre. Le législateur a imaginé ce mécanisme anticonstitutionnellement. » Les événements des dernières semaines ne donnent-ils pas raison à l’auteur de ces lignes ?
    M. le rapporteur bâille. On comprend qu’il soit fatigué. Pour lui éviter la peine d’une nouvelle sanction du Conseil constitutionnel, je lui suggère d’émettre un avis favorable à l’amendement n° 174, qui propose d’abroger l’article L. 336-3 du code de la propriété intellectuelle."

Interopérabilité

Jean-Pierre Brard - Interopérabilité / Centres de rétention (00;15;04)

  • M. Jean-Pierre Brard (défense de l'amendement n° 838).
    "Je les défendrai l’un après l’autre, monsieur le président. Procédons avec méthode ! En bon marxiste, j’examine les choses l’une après l’autre. Mais ce serait trop long à vous expliquer aujourd’hui. Restons-en à l’amendement n° 838.
    Il prévoit une exonération de responsabilité pour une personne qui n’aurait pas, suite à l’obligation qui lui en serait faite par la HADOPI, installé un logiciel de sécurisation en raison de leur inadaptation à son système d’exploitation. Je regrette que Lionel Tardy n’ait pas été mieux entendu, malgré la pertinence de son propos tout à l’heure. Mais je n’en dis pas plus, car je sens que je vais lui nuire.
    Nous retrouvons ici la question que j’ai posée à plusieurs reprises : pouvez-vous nous assurer que les logiciels de sécurisation seront interopérables ou qu’ils seront en nombre suffisant pour répondre à toutes les configurations ? C’est toujours le même problème d’inégalité des citoyens devant la loi et de l’insécurité juridique qui en découle, en raison du risque de sanctions qui, comme une épée de Damoclès, serait au-dessus de la tête de tous les internautes qui auraient l’outrecuidance d’utiliser des systèmes d’exploitation différents de celui développé par l’ogre Microsoft.
    Quant aux centres de rétention, monsieur le ministre, malgré mes répétitions vous n’avez pas bien saisi ce que j’ai dit, tandis que Mme Alliot-Marie, elle, connaît le sujet par cœur. Ce sont des centres où l’on met des honnêtes gens qui n’ont pas fait de mal, ce sont des honnêtes travailleurs dont le seul défaut est de ne pas avoir les bons papiers. D’une certaine manière, vous allez cantonner des internautes dans deux camps différents. Il y aura les privilégiés et les autres, mais on ne connaît pas le critère qui fait la différence."


Sources

April
Assemblée nationale