Campagne vote pleniere rapport gallo

De La Quadrature du Net
Révision datée du 15 septembre 2010 à 10:23 par Meriem (discussion | contributions) (Le rapport Gallo)
Aller à la navigationAller à la recherche

☢ ALERTE ROUGE ! ☢


Prenez 5 minutes pour lutter contre l'application dogmatique du copyright en Europe en appelant les eurodéputés à Strasbourg


NON à une approche passéiste du partage de fichiers !


NON à toujours plus de surveillance !


Pas de Police Privée du Copyright en Europe !


Deutsch English Español Italiano

De quoi s'agit-il ?

En bref

S'il est voté par le Parlement européen, le rapport Gallo orientera les futures politiques Européennes en matière de copyright dans une direction répressive et dogmatique, en renforçant par exemple la répression du partage de fichiers sans but commercial. Face à ce rapport, il existe une résolution alternative qui propose une approche équilibrée, en renforçant le dispositif de lutte contre la contrefaçon de biens matériels, et en demandant une réflexion plus poussée sur l'impact du partage de fichiers.

Vous pouvez agir maintenant pour aider les Parlementaires européens à comprendre l'importance de ces sujets, et les inciter à soutenir la résolution alternative plutôt que le rapport Gallo.

Le rapport Gallo

Le « rapport Gallo » est un rapport d'initiative (texte non législatif) initié par la députée européenne PPE (sarkozyste) française Marielle Gallo « sur l'application des droits de propriété intellectuelle sur le marché intérieur ». Il a été adopté en commission JURI (commission des affaires juridiques) et sera voté en plénière le 22 septembre.

Le rapport Gallo :

  • fait l'amalgame entre une vague notion d'« infractions en ligne à la propriété intellectuelle » (y compris les non-commerciales) et la contrefaçon de biens physiques (qui pose une réelle menace à la santé et à la sécurité des consommateurs) ;
  • appelle à plus de répression au nom d'une vision dogmatique d'un préjudice extrêmement important causé par le partage de fichiers, alors que le Cour des comptes des États-Unis a conclu récemment que les chiffres de l'industrie avaient tous été gonflés et qu'il fallait considérer l'impact positif du partage de fichiers et que de nombreuses études prouvent que le préjudice est minimal ou inexistant. Le rapport Gallo demande une nouvelle directive de répression criminelle (IPRED2) alors qu'aucune évaluation de l'impact de la directive de répression précédent (IPRED) n'a été menée jusqu'ici.
  • demande de nouveaux moyens « non-législatifs » de combattre le partage de fichiers. De tels moyens « non-législatifs », ou « accords volontaires » ont également été décrits dans une communication de la Commission Européenne sur le « respect des droits à la propriété intellectuelle » (daté du 11 septembre 2009). Ce sont des « sanctions contractuelles à l'encontre des individus se livrant au partage de fichiers non-commercial » et elles peuvent être décidées entre les propriétaires des droits et les opérateurs : restrictions d'accès, filtrage ciblé, réduction de bande passante, etc. C'est littéralement une porte ouverte à la police et à la justice privée des droits d'auteur.

La rapporteure, Marielle Gallo, s'est assurée que tout amendement faisant la distinction entre le partage de fichiers à but lucratif et non-lucratif soit rejeté pendant le vote de la commission JURI.

Proposition alternative au rapport Gallo

Une résolution alternative a été élaborée par le groupe S&D. Elle inclut de nombreux amendements qui avaient été rejetés selon la volonté de la rapporteure Gallo lors du vote en commission JURI. Les amendements alors déposés par les commissions IMCO (consommateurs) et ITRE (industrie) avaient aussi été rejetés.

La proposition alternative :

  • est bien plus sévère que le rapport initial pour combattre la contrefaçon de biens physiques
  • est plus puissante pour protéger les consommateurs contre les produits contrefaits dangereux
  • condamne les infractions en ligne à but lucratif mais s'arrête là
  • est globalement beaucoup plus consensuelle et moins dangereuse que le rapport Gallo initial.

(la proposition alternative est toujours en phase finale de négociation et sera proposée lundi)

L'alternative DOIT être votée à la place du rapport Gallo original !

Quand ?

Le vote est prévu pour la session de 12:00 du jeudi 8 juillet

Une demande de report du vote sera présentée à la conférence des Présidents de lundi.

Qui ?

Tous les eurodéputés doivent être ciblés. Ils sont sous une pression extrêmement élevée de la part des lobbys de l'industrie du divertissement et des éditeurs.

En particulier, les efforts doivent être portés sur :

  • Les membres de l'ALDE (libéraux). Ils sont la clé d'un vote très partagé entre deux groupes majeurs. Au sein de JURI, sous l'influence de leur membre Toine Manders, ils ont aidé la rapporteure Gallo à faire adopter son rapport et à faire rejeter tous les amendements selon sa volonté.
  • Les membres de l'EPP (conservateurs). Ils peuvent être difficiles à convaincre, car la rapporteure Gallo est de leur groupe politique et car ils ont historiquement une position plus répressive. Cependant, au cours de la législature précédente, ils ont été nombreux à voter, avec 88% du Parlement Européen, l'amendement 138 du Paquet Télécom (disposant que les restrictions aux droits fondamentaux ne devraient être ordonnées que par l'autorité judiciaire), ce qui va à l'encontre de la notion de « moyens extra-judiciaires » de combattre le partage de fichiers. De plus, les membres EPP d'Espagne, de Pologne et de Suède peuvent être plus faciles à convaincre. Les ultra-libéraux pourraient être convaincus que le partage de fichiers n'est au pire qu'un problème économique et que la législation européenne n'a pas à intervenir pour aider une industrie à innover... et/ou que, comme la plupart de ces industries se trouve aux États-Unis, ce n'est pas le rôle de la législation européenne que de les aider.
  • Les membres S&D (socialistes) d'Espagne et d'Italie, sous l'influence forte des lobbys de producteurs, éditeurs et auteurs, peuvent avoir du mal à soutenir la proposition alternative.

Comment ?

Envoyez des e-mails et appelez les eurodéputés

Utilisez Mémoire politique pour trouver les informations de contact des eurodéputés concernés.

  • Les eurodéputés reçoivent des centaines d'e-mails par jour : envoyer un e-mail -- même si celui-ci est important -- n'est souvent pas suffisant pour les convaincre.
  • Un coup de téléphone a plus d'impact. La plupart du temps, vous parlerez aux assistants qui sont des personnes jeunes et intelligentes.
  • La meilleure méthode est d'envoyer un e-mail, puis appeler. Vous pouvez commencer par demander « (Bonjour, je m'appelle XY et j'habite Z) Je viens de vous envoyer un e-mail, l'avez-vous lu ? Non ? Laissez-moi vous expliquer... ».
  • Restez toujours poli. Votre interlocuteur travaille sous beaucoup de pression. Il ou elle n'a probablement que peu d'information sur ce qui est en jeu avec le rapport Gallo, mais a de bonnes capacités de compréhension.
  • Soyez concis -- le coup de téléphone peut ne durer qu'une ou deux minutes, voire quelques secondes -- et incluez les documents et références pertinents.
  • Faites toujours suivre un appel téléphonique par un e-mail (pour envoyer les documents ou références discutés par téléphone, pour répondre à une question à laquelle vous n'aviez pas répondu, pour aller plus loin). Rincez, répétez ;)


Arguments

Voici quelques arguments que vous pouvez mentionner lorsque vous communiquez avec les eurodéputés et leurs assistants :

  • Le rapport Gallo original, tel que voté en JURI, manque de distinctions fondamentales entre les violations commerciales de propriété intellectuelle qui mettent en danger les consommateurs (contrefaçon) et les infractions ne donnant pas lieu à profit, telles que le partage de fichier. Par conséquent, le rapport final pourrait renforcer des politiques de répression disproportionnées et dangereuses dont l'impact n'a jamais été évalué.
  • Le rapport Gallo original demande une police privée des droits d'auteur lorsque l'infraction est commise d'une façon extra-législative (extra-judiciaire), opérant sur accusation des possesseurs des droits et avec la collaboration des fournisseurs d'accès à internet. De tels projets, comparables aux politiques de « riposte graduée » (lois HADOPI, DEBill) ont jusqu'ici été des échecs politiques et techniques, et nient les droits fondamentaux (droit à un procès équitable, liberté de communication).
  • La répression croissante que nous avons vu se développer dans les quinze dernières années n'a pas bénéficié aux artistes ; les utilisateurs d'Internet sont tracés par les possesseurs des droits et traités comme des criminels dangereux ; des projets exterminateurs de libertés tels que la riposte graduée ou le filtrage du Net sont mis en œuvre ; Cette tendance affaiblit considérablement la protection des libertés fondamentales telles que la liberté d'expression, la vie privée et le droit à un procès équitable.
  • Il n'y a pas de consensus sur le fait que le partage de fichiers soit nuisible pour la création artistique en Europe. Le Government Accountability Office (bureau d'audit) du gouvernement américain a récemment publié une étude indiquant que toutes les études pointant vers des pertes financières importantes avaient une méthodologie douteuse. Dans le même temps, un nombre croissant de rapports souligne l'impact neutre ou positif du partage de fichiers sur la création, l'accès à la culture et l'économie de manière générale.
  • Aujourd'hui, la défense de la créativité, de l'innovation, mais aussi les droits et libertés des citoyens européens devraient inciter les législateurs à rompre avec le dogmatisme dangereux introduit par quelques groupes industriel.
  • Le parlement doit promouvoir une approche équilibrée et prouvée du respect de la propriété intellectuelle.


FAQ

Posez ici les questions qui peuvent apparaître lorsque vous participez (détails pratiques, arguments bloquants, etc.). Nous essaierons d'y répondre aussi rapidement que possible.

Ressources