ACTA : Arguments LIBE : Différence entre versions

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= ACTA manque des garanties cruciales protégeant les droits fondamentaux =
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==ACTA manque des garanties cruciales protégeant les droits fondamentaux==
== Une étude commandée par le Parlement européen souligne le manque de protections et appelle les eurodéputés à rejeter ACTA ==
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===Une étude commandée par le Parlement européen souligne le manque de protections===
 
Une étude indépendante commandée par la direction générale de la politique extérieure du Parlement européen reconnaît le manque de garanties d'ACTA pour les droits fondamentaux, tout en soulignant qu'il est « difficile de mettre en évidence un quelconque avantage qu'ACTA donnerait aux citoyens européens, au-delà du cadre international existant ». D'après l'étude, « un consentement inconditionnel serait une réponse inappropriée du Parlement européen, vu les problèmes identifiés dans le texte actuel d'ACTA ».<br />
 
Une étude indépendante commandée par la direction générale de la politique extérieure du Parlement européen reconnaît le manque de garanties d'ACTA pour les droits fondamentaux, tout en soulignant qu'il est « difficile de mettre en évidence un quelconque avantage qu'ACTA donnerait aux citoyens européens, au-delà du cadre international existant ». D'après l'étude, « un consentement inconditionnel serait une réponse inappropriée du Parlement européen, vu les problèmes identifiés dans le texte actuel d'ACTA ».<br />
 
[http://www.laquadrature.net/files/INTA%20-%20ACTA%20assessment.pdf L'étude sur ACTA commandée par le Parlement européen (pdf)]
 
[http://www.laquadrature.net/files/INTA%20-%20ACTA%20assessment.pdf L'étude sur ACTA commandée par le Parlement européen (pdf)]
  
== Le Comité économique et social européen estime que les droits fondamentaux ne sont pas pris en compte par ACTA ==
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===Le Comité économique et social européen estime que les droits fondamentaux ne sont pas pris en compte par ACTA===
 
Dans un avis critiquant la stratégie de la Commission européenne sur les Droits de Propriété Intellectuelle, le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Comit%C3%A9_%C3%A9conomique_et_social_europ%C3%A9en Comité économique et social européen] estime que « les droits humains fondamentaux, comme le droit à l'information, à la santé, à l'alimentation, le droit des agriculteurs à choisir leurs semences et l'accès à la culture, ne sont pas suffisamment pris en considération » par ACTA, et que « ''cela aura un impact sur la future législation européenne destinée à l'harmonisation dans les États membres'' ». Selon le CESE, « ''l'approche d'ACTA a pour but de renforcer la position des ayants-droits vis-à-vis du "public", dont certains des droits fondamentaux (vie privée, liberté d'information, secret des correspondances, présomption d'innocence) sont de plus en plus affaiblis par des lois fortement biaisées en faveur des fournisseurs de contenus'' ».<br />
 
Dans un avis critiquant la stratégie de la Commission européenne sur les Droits de Propriété Intellectuelle, le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Comit%C3%A9_%C3%A9conomique_et_social_europ%C3%A9en Comité économique et social européen] estime que « les droits humains fondamentaux, comme le droit à l'information, à la santé, à l'alimentation, le droit des agriculteurs à choisir leurs semences et l'accès à la culture, ne sont pas suffisamment pris en considération » par ACTA, et que « ''cela aura un impact sur la future législation européenne destinée à l'harmonisation dans les États membres'' ». Selon le CESE, « ''l'approche d'ACTA a pour but de renforcer la position des ayants-droits vis-à-vis du "public", dont certains des droits fondamentaux (vie privée, liberté d'information, secret des correspondances, présomption d'innocence) sont de plus en plus affaiblis par des lois fortement biaisées en faveur des fournisseurs de contenus'' ».<br />
 
[[EESC on IPR Strategy|L'avis du CESE]]
 
[[EESC on IPR Strategy|L'avis du CESE]]
  
= ACTA aura un impact fort sur les droits fondamentaux en ligne =
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==ACTA aura un impact fort sur les droits fondamentaux en ligne==
== ACTA conduira à l'instauration de mesures de censure extra-judiciaires ==
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===ACTA conduira à l'instauration de mesures de censure extra-judiciaires===
 
Si ACTA est adopté, il sera possible pour les industries du divertissement d'exercer des pressions sur les acteurs de l'Internet, sous la menace de sanctions pénales pour complicité (art.23.4), et sous couvert de « [[cooperation|coopération]] » (art.27.3). ACTA fait aussi référence à des « mesures rapides pour prévenir des infractions futures » (art.27.1). Les intermédiaires seront donc obligés de déployer une censure automatique, de filtrer des communications et de supprimer des contenus en ligne. De telles mesures vont inévitablement restreindre les libertés en ligne des usagers.<br />
 
Si ACTA est adopté, il sera possible pour les industries du divertissement d'exercer des pressions sur les acteurs de l'Internet, sous la menace de sanctions pénales pour complicité (art.23.4), et sous couvert de « [[cooperation|coopération]] » (art.27.3). ACTA fait aussi référence à des « mesures rapides pour prévenir des infractions futures » (art.27.1). Les intermédiaires seront donc obligés de déployer une censure automatique, de filtrer des communications et de supprimer des contenus en ligne. De telles mesures vont inévitablement restreindre les libertés en ligne des usagers.<br />
 
[http://www.laquadrature.net/en/acta-updated-analysis-of-the-final-version Analyse détaillée du chapitre numérique d'ACTA]
 
[http://www.laquadrature.net/en/acta-updated-analysis-of-the-final-version Analyse détaillée du chapitre numérique d'ACTA]
  
== Les législateurs mexicains soulignent le danger d'ACTA pour la liberté d'expression ==
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===Les législateurs mexicains soulignent le danger d'ACTA pour la liberté d'expression===
 
En juin 2011, le Sénat mexicain a adopté une résolution appelant le gouvernement à ne pas signer l'accord anti-contrefaçon ACTA. Dans ses conclusions, il affirme que le chapitre numérique pourrait conduire à une censure en ligne privatisée, avec des effets dommageables pour la neutralité du Net (et donc la liberté d'expression), l'accès aux communications ou l'accès à la culture.<br />
 
En juin 2011, le Sénat mexicain a adopté une résolution appelant le gouvernement à ne pas signer l'accord anti-contrefaçon ACTA. Dans ses conclusions, il affirme que le chapitre numérique pourrait conduire à une censure en ligne privatisée, avec des effets dommageables pour la neutralité du Net (et donc la liberté d'expression), l'accès aux communications ou l'accès à la culture.<br />
 
[http://www.senado.gob.mx/index.php?ver=sp&mn=2&sm=2&id=9376&lg=61 Résolution du Sénat mexicain sur ACTA]
 
[http://www.senado.gob.mx/index.php?ver=sp&mn=2&sm=2&id=9376&lg=61 Résolution du Sénat mexicain sur ACTA]
  
== La criminalisation du partage faisait partie du mandat de la Commission européenne pendant les négociations ==
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===La criminalisation du partage faisait partie du mandat de la Commission européenne pendant les négociations===
 
La Commission affirme qu'ACTA ne cible pas les utilisateurs privés enfreignant le droit d'auteur. Pourtant, dans le rapport du débat du 18 juillet 2007 tenu lors d'une consultation inter-service de la Commission européenne définissant le mandat des négociateurs d'ACTA, la criminalisation du partage sans but lucratif par les individus est mentionné. Ce rapport se réfère explicitement au besoin de sanctions pénales pour : « ''des infractions délibérées importantes, sans but commercial à partir du moment où elles portent préjudice à l'ayant droit (par exemple, le piratage en ligne)'' ». Il s'agit d'une politique fondamentalement biaisée, et ACTA la rendra impossible à réformer dans l'UE, tout en l'exportant partout dans le monde.<br />
 
La Commission affirme qu'ACTA ne cible pas les utilisateurs privés enfreignant le droit d'auteur. Pourtant, dans le rapport du débat du 18 juillet 2007 tenu lors d'une consultation inter-service de la Commission européenne définissant le mandat des négociateurs d'ACTA, la criminalisation du partage sans but lucratif par les individus est mentionné. Ce rapport se réfère explicitement au besoin de sanctions pénales pour : « ''des infractions délibérées importantes, sans but commercial à partir du moment où elles portent préjudice à l'ayant droit (par exemple, le piratage en ligne)'' ». Il s'agit d'une politique fondamentalement biaisée, et ACTA la rendra impossible à réformer dans l'UE, tout en l'exportant partout dans le monde.<br />
 
[https://www.laquadrature.net/files/ACTA%20Discussion%20Paper%20July%2018%202007.pdf Le rapport de la Commission européenne sur le mandat de négociation d'ACTA]
 
[https://www.laquadrature.net/files/ACTA%20Discussion%20Paper%20July%2018%202007.pdf Le rapport de la Commission européenne sur le mandat de négociation d'ACTA]
 
== ACTA ne distingue pas les infractions commerciales et celles sans but lucratif ==
 
ACTA modifie l'étendue des sanctions pénales dans les pays membres de l'EU, faisant en sorte qu'elles soient appliquées dans les cas d'infractions « à échelle commerciale », qui est définie de manière extrêmement large comme « un avantage économique ou commercial direct ou indirect » (art 23.1). Cette définition est vague, sujette à interprétation, et tout simplement obsolète lorsqu'il s'agit de déterminer des sanctions proportionnées, puisqu'elle ne fait pas de distinction entre les infractions commerciales et celles sans but lucratif.<br />
 
[http://www.laquadrature.net/en/acta-updated-analysis-of-the-final-version#footnote10_fg5m2j4 Article 23.10 d'ACTA]
 
 
== ACTA ne respecte pas la position du Parlement européen sur les sanctions pénales ==
 
La définition étendue de l'échelle commerciale dans ACTA va à l'encontre de la position du Parlement européen,exprimée à l'occasion du débat sur la deuxième directive IPRED en 2007. Selon le Parlement européen, des actes « menés par des utilisateurs privés pour un usage personnel et sans but lucratif » doivent être exemptés de sanctions pénales. ACTA contredit cette position en étendant la définition de l'échelle commerciale à des activités fournissant « un avantage économique indirect ».<br />
 
[http://www.edri.org/ACTAfactsheet#criminal L'analyse d'EDRi sur le chapitre des sanctions pénales d'ACTA]
 
  
 
[[Category:ACTA]]
 
[[Category:ACTA]]

Version du 5 avril 2012 à 18:34


Vous trouverez sur cette page une liste d'arguments à utiliser pour convaincre les membres de la Commission "Développement" (LIBE) des dangers d'ACTA.




ACTA manque des garanties cruciales protégeant les droits fondamentaux

Une étude commandée par le Parlement européen souligne le manque de protections

Une étude indépendante commandée par la direction générale de la politique extérieure du Parlement européen reconnaît le manque de garanties d'ACTA pour les droits fondamentaux, tout en soulignant qu'il est « difficile de mettre en évidence un quelconque avantage qu'ACTA donnerait aux citoyens européens, au-delà du cadre international existant ». D'après l'étude, « un consentement inconditionnel serait une réponse inappropriée du Parlement européen, vu les problèmes identifiés dans le texte actuel d'ACTA ».
L'étude sur ACTA commandée par le Parlement européen (pdf)

Le Comité économique et social européen estime que les droits fondamentaux ne sont pas pris en compte par ACTA

Dans un avis critiquant la stratégie de la Commission européenne sur les Droits de Propriété Intellectuelle, le Comité économique et social européen estime que « les droits humains fondamentaux, comme le droit à l'information, à la santé, à l'alimentation, le droit des agriculteurs à choisir leurs semences et l'accès à la culture, ne sont pas suffisamment pris en considération » par ACTA, et que « cela aura un impact sur la future législation européenne destinée à l'harmonisation dans les États membres ». Selon le CESE, « l'approche d'ACTA a pour but de renforcer la position des ayants-droits vis-à-vis du "public", dont certains des droits fondamentaux (vie privée, liberté d'information, secret des correspondances, présomption d'innocence) sont de plus en plus affaiblis par des lois fortement biaisées en faveur des fournisseurs de contenus ».
L'avis du CESE

ACTA aura un impact fort sur les droits fondamentaux en ligne

ACTA conduira à l'instauration de mesures de censure extra-judiciaires

Si ACTA est adopté, il sera possible pour les industries du divertissement d'exercer des pressions sur les acteurs de l'Internet, sous la menace de sanctions pénales pour complicité (art.23.4), et sous couvert de « coopération » (art.27.3). ACTA fait aussi référence à des « mesures rapides pour prévenir des infractions futures » (art.27.1). Les intermédiaires seront donc obligés de déployer une censure automatique, de filtrer des communications et de supprimer des contenus en ligne. De telles mesures vont inévitablement restreindre les libertés en ligne des usagers.
Analyse détaillée du chapitre numérique d'ACTA

Les législateurs mexicains soulignent le danger d'ACTA pour la liberté d'expression

En juin 2011, le Sénat mexicain a adopté une résolution appelant le gouvernement à ne pas signer l'accord anti-contrefaçon ACTA. Dans ses conclusions, il affirme que le chapitre numérique pourrait conduire à une censure en ligne privatisée, avec des effets dommageables pour la neutralité du Net (et donc la liberté d'expression), l'accès aux communications ou l'accès à la culture.
Résolution du Sénat mexicain sur ACTA

La criminalisation du partage faisait partie du mandat de la Commission européenne pendant les négociations

La Commission affirme qu'ACTA ne cible pas les utilisateurs privés enfreignant le droit d'auteur. Pourtant, dans le rapport du débat du 18 juillet 2007 tenu lors d'une consultation inter-service de la Commission européenne définissant le mandat des négociateurs d'ACTA, la criminalisation du partage sans but lucratif par les individus est mentionné. Ce rapport se réfère explicitement au besoin de sanctions pénales pour : « des infractions délibérées importantes, sans but commercial à partir du moment où elles portent préjudice à l'ayant droit (par exemple, le piratage en ligne) ». Il s'agit d'une politique fondamentalement biaisée, et ACTA la rendra impossible à réformer dans l'UE, tout en l'exportant partout dans le monde.
Le rapport de la Commission européenne sur le mandat de négociation d'ACTA